Les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont augmenté jusqu’à atteindre en 2017 des niveaux sans précédent, plus de 400 ppm en CO2. Elles ont progressé plus rapidement entre 2000 et 2010 (+2,2% par an) qu’au cours des trois décennies précédentes. Maintenir un réchauffement inférieur à +2°C de température moyenne, comme le stipulent les engagements pris lors de la conférence de Paris, nécessite de réduire les émissions mondiales de GES de 40 à 70%. Mais comment mesurer les échanges de gaz à effet de serre, et vérifier les impacts des politiques de réduction adoptées sur l’atmosphère et le climat ?
L’Infrastructure européenne ICOS répond à cette attente : elle est constituée de réseaux organisés de mesure du cycle du gaz à effet de serre dans l’atmosphère, les continents et les océans. ICOS est spécifiquement dédiée à la mesure des flux et des concentrations en dioxyde de carbone (écosystèmes, fuels fossiles et cimenteries), méthane (gaz naturel, agriculture et élevage), et oxyde nitreux (agriculture, fuels fossiles et feux) de 2016 à 2035.
L’infrastructure ICOS mobilise plus de 500 chercheurs et ingénieurs de 17 pays européens ; c’est un élément clé de la feuille de route européenne des infrastructures de recherche (ESFRI) et elle constitue un Très Grand Instrument de Recherche (TGIR) de la stratégie nationale de recherche française.
C’est au cœur de la forêt de Barbeau, en Seine-et-Marne, qu'une équipe de scientifiques du laboratoire ESE a installé depuis plusieurs années un pylône de 35 m de haut, équipé de capteurs qui permettent de mesurer les échanges de matière (CO2, H2O) et d’énergie entre l’écosystème forestier et l’atmosphère. Ces capteurs permettent également d’observer l'état de santé de la forêt dans un contexte de changement climatique.
L'Assemblée scientifique et technique annuelle d'ICOS-France qui devait cette année se dérouler à Reims en mars se déroulera finalement du 11 au 15 octobre 2021
Le projet Phénobs est un projet du Labex CEBA. L'un des objectifs centraux du projet est d'utiliser ce type de données acquises de manière répétée dans le temps pour quantifier les variations de densité et d'âge du feuillage. Ces variations sont très difficiles à mesurer en forêt dense sempervirente, et pourraient permettre d'expliquer les cycles saisonniers des indices de végétations détectés par satellite et des échanges gazeux avec l'atmosphère vus par la tours à flux.
La synthèse "Drought 2018" publiée dans Philosophical Transactions Royal Society est sortie
Cette synthèse rassemble 15 articles décrivant et analysant les effets de la sécheresse qui a affecté le Nord et le centre de l'Eruope en 2018.
Le lien vers la publication est ici : https://royalsocietypublishing.org/toc/rstb/2020/375/1810